We need to talk about how much I need you ft. Yume

La solitude, le besoin d’être entouré, d’être vu, regardé aimé, Andha ressent tout beaucoup plus fort et lorsqu’il n’obtient pas un minimum de ce dont il a besoin, il se sent déprimé. Son sourire est pourtant là, présent, il fait abstraction de ses peines et cherche le réconfort d’une personne qu’il apprécie. Rien de mieux pour cela que de rendre visite à sa meilleure amie. Si douce, si adorable, il ne peut pas résister à venir lui en parler. De toute façon, ils se disent tout. Sa présence est une véritable bénédiction et il ne peut simplement pas s’en passer. Il fallait qu’il lui parle de sa nouvelle lubie. D’une personne en particulier qu’il avait aperçu plusieurs fois et qu’il ne connaissait pas assez à son sens. Son sourire se transforme, plus sincère, il trottine hors de sa chambre, tirant la langue dans le dos de Senri, enfantillage qui le soulage malgré tout parce qu’il ne peut pas lui en vouloir d’être différent de lui.

Il s’est préparé après avoir tenté vainement quelques révisions, puis s’est précipité à l’extérieur pour aller récupérer quelques gourmandises avant de se diriger vers la chambre de la demoiselle en espérant qu’elle lui réponde. Pas de petit sms cette fois-ci, il avait envie de la surprendre et de lui prouver qu’il tenait à elle, loin de se douter qu’il le faisait surement déjà en se comportant de la sorte. Il n’avait pas besoin d’artifices, de gâteaux délicieux pour être apprécié d’Eirin, mais il y tenait, se disant que personne ne ferait attention à lui s’il ne se donnait pas la peine d’écouter en premier ou de se rendre intéressant. Il frappe une première fois, à l’affut du moindre son, bien que les portes soient épaisses et qu’il n’ait pas l’ouïe aussi fine que les personnages de fictions. Passionné de bande dessinées, de super héros et de ces personnages tous plus fantastiques que les autres, Andha savait très bien qu’il n’aurait jamais l’étoffe de ses personnages préférés. Néanmoins, s’il devait se définir en fonction de ce genre d’univers, il serait un personnage secondaire très utile, un docteur ou infirmier, ou peut-être un chercheur. Quoi qu’il en soit, il attendit l’accord de la jeune femme pour entrer avec son sachet de sucrerie à la main, répétant dans sa tête un « pourvu qu’elle soit là, pourvu qu’elle soit là ! »

Un sentiment de soulagement, il sourit instinctivement, elle lui a ouvert. Sa jolie petite bouille surprise laisse place à une main tendue vers son tee-shirt, le tirant à l’intérieur de la pièce avant d’être repéré. Il se fait gronder comme un enfant, relevant le sachet qu’il tenait encore « Pardon pardon, j’avais envie de te voir et… pour me faire pardonner, des sucreries ? »  il ne résiste pas à lui faire les yeux de chaton, bien qu’il n’y ait pas vraiment besoin de cela pour se faire accepter auprès de sa meilleure amie. L’odeur de son parfum, la pièce si bien rangée et cette présence féminine, rien de plus adorable et apaisant que Yume. Le brun pose sur le bureau son paquet et passe sa main le long du bras de la jeune femme. « Mon colocataire est un peu grincheux on va dire, tu sais comment il est… alors bon, c’est certainement pas lui qui va me faire un câlin » quand il en avait besoin notamment, mais il ne le dira pas, ne voulant aucunement que  la jolie Yume le voit déprimer.

Il lui offre un grand sourire, encore et se pose sur la chaise en observant les cahiers. « Tu révisais ? Je te dérange ? Je… repasse plus tard ? Ah, pardon, je voulais te faire une surprise » il se masse la nuque nerveusement, se demandant s’il avait bien fait. Peut-être qu’elle aussi avait ses soucis et s’il n’avait pas pensé à ses cours pour l’instant c’était parce que sa journée avait été éreintante. Loin d’être le garçon parfait aux yeux de ces dames, loin d’être attirant à côté de ceux de la night class, Andha ne jalouse personne, mais il aimerait lui aussi être regardé. Il mordille sa lèvre, sonde la jeune femme en face de lui et soupire « Je suis un boulet ? Enfin, peu importe, comment s’est passé ta journée ? Tu as des choses à me raconter ? »

Les yeux de chatons marchent toujours et Yume devinait si bien quand il n’était pas d’humeur. Bien sûr, il pensait à elle avant tout et savoir qu’il la dérangeait en pleines révisions l’embarrassait assez pour qu’il veuille faire demi-tour. Il luttait contre lui-même pour ne pas se montrer égoïste. Néanmoins, la jeune femme lui assura qu’elle avait bien besoin d’une pause. Elle avait bien remarqué qu’il n’était pas dans son assiette. Andha massa sa nuque, s’asseyant sur un coin du bureau et soupira. « Je suis un peu nul, j’ai besoin de chaleur et quand on me rejette, forcément, j’en ai doublement besoin. Je sais que tout le monde ne peut pas être comme ça et ça me tue que mon colocataire ne manifeste aucune sympathie » et les seules qu’il lui manifeste sont en général des mots assez durs ou froid. Bien que la plupart du temps le garçon prenait cela avec humour et redoublait d’effort pour le charrier convenablement, aujourd’hui, il n’en avait pas eu envie. Outre ses problèmes, la jeune femme écoutait si gentiment, mais le futur médecin voyait bien qu’elle aussi cachait au fond quelques peines, quelques troubles ? Il lui sourit alors.

« Mais ce n’est pas grave, je t’ai toi et c’est beaucoup. Je ne suis pas le seul à être triste pas vrai ? Tu me raconte ? » c’était fait pour ça les amis après tout, si de ses seuls sourires et de sa présence il arrivait à retrouver sa bonne humeur, l’étudiant se dit qu’il devait bien ça à sa meilleure amie. Il se doutait bien du sujet, de qui avait bien pu attrister cette bouille normalement rayonnante, mais il ne préféra pas le dire, attendant simplement qu’elle le fasse. Il se rapproche, caresse son dos en volant un bonbon.